
Asakusa est le principal temple bouddhique de Tôkyô (et accessoirement le lieu
de naissance de Takeshi Kitano) pour y parvenir on doit remonter une
longue allée bordée de marchands de souvenirs et de babioles pour touristes.
À l'entrée du temple un immense encensoir sert à nous purifier. Il paraît que
les fumées odorantes sont particulièrement indiquées pour guérir toute
partie du corps exposée — et hop, j'en profite pour exposer ma gorge !

Les préparatifs pour les fêtes de fin d'année sont presque terminés : d'énormes
jarres à sake sont entreposées et attendent sagement la nuit du premier de
l'an. Chaque temple est fier de sa cuvée ! Un peu plus loin nous tirons les o-mikuji, de petites feuilles sur lesquelles figure une prédiction (bonne ou
mauvaise). Les Japonais sont très superstitieux, c'est donc avec l'esprit dégagé
de tout nuage sombre que je tire une prédiction : je
glisse une pièce de 100 yen dans le tronc prévu à cet effet, puis je secoue
une petite boîte cylindrique pour en faire sortir une baguette. Sur cette
baguette figure le numéro de la prédiction. Si elle est mauvaise, il faut
l'attacher à un arbre et laisser le vent l'emporter (et surtout ne pas oublier
d'acheter un porte-bonheur pour conjurer le mauvais sort qui ne manquera pas de
s'acharner sur vous...)

La prédiction dit : "making a trip is all right" ! Il s'agit en effet
d'un heureux présage !
Changement d'ambiance : nous visitons le parc de Ueno où l'accueil est bien
moins chaleureux : le sol est en partie recouvert de béton, le ciel est gris et
d'énormes corneilles volent bas... La seule couleur visible jaillit d'un
petit monument érigé en l'honneur de la paix : un multitude de grues faites de
papier plié sont arrangées en tresses — la coutume veut qu'on commence une
tresse lorsqu'on souhaite la guérison d'un être cher et ne s'achève que
lorsque la personne est guérie.
En fin d'après-midi nous devons affronter le pire de la vie tokyoïte : le BAIN
DE FOULE. Il est 17h, c'est l'heure où les marchands des rues bradent leurs
stocks de produits de la mer à ameya-yokochô. Parmi les hurlements du style
"1000 yen le steak de thon" nous remontons la marée humaine. Alexis réussit
à s'approprier des crevettes pour ce soir (plat de crevettes frites dans
l'huile, un régal). Puis lèche-vitrine en plein Paris : c'est au
"printemps" (on dit "purantan") que nous finissons la journée
; enfin, plaisir technologique des yeux au Sony Plaza.

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